Petite histoire de la MPT
Le club de Musculation d’Entretien de Blamont

  • D’abord, pourquoi des haltères?? Parce que, quand j’ai commencé à pratiquer la culture physique, en 1964, on ne faisait pas de différence entre ceux qui soulevaient des poids les plus lourds possible (haltérophilie) selon certaines règles, et ceux qui venaient au club pour améliorer leur apparence ou leur condition physique en les soulevant (musculation). Nous étions une bande de copains dans la même salle. En arrivant à Blamont, en 1980, j’ai voulu recréer un club comme celui où j’avais passé tant de bons moments. Une sorte de ruche où chacun viendrait butiner ce qui l’intéresse, sans qu’il s’y forme de clans entre les haltérophiles (compétitions, performances), et les pratiquants de la musculation. Hélas, ceux-ci préfèrent, de nos jours, des salles luxueuses, confortables, équipées d’appareils dernier cri au lieu d’haltères de fonte et d’acier, et où l’on ne vient que pour sa personne et pour mettre en valeur son apparence.

  • De 1981 à 2003, des dizaines de jeunes gens et même de moins jeunes ont pratiqué à Blamont l’haltérophilie de compétition et organisé des rencontres, sous la direction du président-entraîneur François Hegwein et du regretté Dominique Heinrich, qui a donné son nom à la salle. Puis la mode a tourné et l’haltérophilie est tombée dans la désaffection, souffrant injustement d’une image négative de bibendums dopés. C’était surtout ingrat et très fatigant à pratiquer. Dommage, car, outre ses bienfaits pour le corps, ce sport, comme idéalement tous les sports, avait aussi pour but de transmettre des valeurs comme l’esprit d’équipe, la volonté de se perfectionner, le fair-play envers les autres concurrents, le sens du partage quand l’on n’est plus compétiteur et que l’on se dévoue pour les plus jeunes. Je salue la poignée de bénévoles qui continuent à faire vivre le club même depuis l’arrêt des compétitions.

  • Ce club existe donc grâce à des dizaines de personnes qui ont donné leur temps à construire ou acquérir des machines, à animer les séances, à s’occuper du secrétariat et des cotisations, grâce à la Fédération qui nous a prêté des barres et des disques, grâce à l’aide de la Mairie. Je regrette un peu l’image d’une bande de copains, de tous les âges, les plus jeunes taquinant le championnat de Franche Comté d’haltérophilie parrainés par un ou des entraîneurs, les aînés s’y retrouvant pour entretenir leur condition physique. Mais il reste le projet d’un club ouvert aux hommes et aux femmes, sans snobisme ni élitisme.

  • Dans les salles privées, et payantes, on peut venir à toute heure, un moniteur professionnel vous accueille. Dans les grands clubs comme à Besançon il en va de même. À Blamont, il n’y a pas de moniteur appointé prêt à prendre en charge les visiteurs à n’importe quel moment. Il y a par contre un matériel de qualité et des pratiquants qui connaissent déjà bien le sujet, ce qui explique que les tarifs sont très modérés. Début 2020, le club disposera d’une salle refaite à neuf, il n’y manquera plus que les adhérents et adhérentes. (Et non les clients et les clientes?!)

  • Enfin, depuis 1992, le club a participé sans interruption au Téléthon. Depuis le défi des 1?000 arrachés à 50 kg (en fait, il y en a eu 1450) en 1992, des 1?000 squats à 100 kg l’année suivante, puis des formules avec développé couché à 25 et 50, des squats à 50 et 100, des soulevés de terre à 50 et 100 kg où nous sommes parfois montés à plus de 800 T en un après-midi, jusqu’aux dernières éditions dans une petite salle avec juste du développé couché et une poignée de participants, nous avons toujours été là, aidés par de nombreux invités venus d’ailleurs. Pour ma part, j’aime cette image d’engagement gratuit, collectif et ouvert et je souhaite qu’il se perpétue.

    François Hegwein octobre 2019

 


Philippe Lançon 1982
 

Diego Linero 1982

Compétition à Blamont 1984

1992, Téléthon de Blamont, Jean-Paul Petit
Quelques défis du Téléthons